Jour 23 : Aujourd'hui, nous avons prévu de passer un moment sur le Mont Misen. Comme nous ne savons pas vraiment combien de temps celà nous prendra, nous n'avons pas prévu autre chose.
Nous décidons de nous lever pas trop tôt, le téléphérique n'ouvrant qu'à 9h. Il nous faut une dizaine de minute pour y aller en prenant la route, donc, zen attitude. Nous prenons une petite douche, et vers 8h, nous descendons prendre notre petit déjeuner.
Celui-ci nous attend déjà sur une table. Il y a une serviette humide, nous permettant de nous laver les mains avant le repas, et qui sert ensuite de serviette de table. Il y a une petite salade avec un mélange de carotte rapées, un morceau de tomate, un peu de concombre, des oignons, du chou et de la salade verte. Ici, j'ai pas de problème de digestion des oignons. Ils en mettent partout, et bien qu'ils aient le même goût qu'en France, ils sont beaucoup moins piquants. Une petit assiette avec des "choses" jaune et marron, assez fortes en goût, surement du gingembre confit ou du radis, et une petite coupelle comprenant de l'oignon vert emincé, du gingembre rapé, et du "katsuobushi" (le poisson en lamelles que l'on retrouve sur les okonomiyakis, et qui bouge tout seul avec la chaleur). Puis on nous apporte une assiette longue avec un morceau d'omelette et un poisson ressemblant à un maquereau... puis un petit bol de riz... puis un petit réchaud sur lequel frémis à la chaleur des flammes, un bouillon (non buvable) dans lequel du Tofu marine. celui-ci se sort à l'aide d'une petite grille courbée avec un manche. La coupelle d'oignon/gingembre/poisson est remplie de sauce soja, puis on mélange le tout avec nos baguettes et on dépose le tofu dessus, qu'on peut alors saisir de nos baguettes et manger. Exquis. Et enfin, il y a une dernière assiette avec un quartier de pomme et 2 quartiers d'orange. Ah... et il y a aussi une soupe miso, bien sûr ! Plein de petites choses qui nous permettent de bien démarrer notre journée ! De plus, nous avons le droit à un jus d'orange pour ma miss et un vrai café pour moi.
Une fois le petit-déjeuner terminé, nous remontons dans notre chambre afin de finir les préparatifs du sac à dos (trousse de survie, lampe de poche, casquettes et Kleenex de France), des sacs photo... et c'est parti ! Nous laissons les clefs à Okasan, et nous voilà de nouveau sur les quais de Miyajima. Nous longeons un peu le bord de mer et profitons du peu de monde pour refaire quelques photos du Tori qui est ensoleillé. Nous croisons une chèvre, tenue en laisse et vêtue d'un puncho rose (je ne sais pas ce qu'il y avait dans cette assiette de "choses"...). Puis nous commençons notre ascension vers l'entrée du parc Momiji. De nombreux photographes se sont donnés rendez-vous pour prendre en photo les momijis également ensoleillés. Nous passons le petit resto où nous avions mangé la veille et arrivons dans l'escalier permettant l'accès au funiculère. Celui-ci nous amènera à 30min du sommet, l'idée étant de le redescendre par la suite, par le chemin qui nous conviendra le mieux.
Nous sommes très nombreux dans la file d'attente et quelques touristes se permettent de doubler. Nous prenons notre mal en patience. Durant l'attente, je repère une énorme araignée mais je n'arrive pas à la cibler pour prendre la photo... dommage ! Verte et jaune, le corp en olive, et de grandes pattes. Sa petite soeur était avec elle. Le zoom étant à son maximum, il me faudrait le trépied (encore) pour ne pas trembler. Tant pis ! En haut de l'escalier, un monsieur nous distribue un papier avec un numéro. Puis nous allons au guichet prendre nos tickets : aller simple ! Un autre monsieur entoure sur un panneau des chiffres, qui correspondent à l'ordre de passage pour grimper dans le funiculère. Il en est à 20... nous avons les numéros 80 et 81 dans la main... Bon ben : pause pipi, les café et jus d'orange sont descendus ! Il est 10h.
Finalement, cela va assez vite : le temps de faire la queue pour les WC et notre tour arrive. Quelle synchro ! Nous montons dans un premier temps dans une cabine de 8 places assises. Et l'ascension commence. En 10min, nous montons à 371m d'altitude, à 1.1km de la station Momiji. Déjà la vue est belle. La station parait toute petite vue d'ici ! Puis nous arrivons à Kayatani Station où un second funiculaire nous attend. Il nous monte en 4min à 433m d'altitude, et à 520m de la première station. Et nous voici à Shishiiwa Station, terminus pour les fainéants ! Il est 10h30.
Un premier observatoire appelle nos appareils photos. Tout de suite, déjà, on se croirait dans la nature. Il y a des roches partout, le chemin est fait de sable rocheux et les marches sont en rondins de bois. Il y a des barrières nous empêchant de tomber. Sur les barrières, sont soudés des tubes de fers sous lesquels sont nommés les îles voisines. Quand on regarde dans le tube, on voit l'île en question. Assez ingénieux ! La vue est dégagée, sauf au loin où on distingue une mer de nuages qui se confond avec la vraie mer. Les îles verdoyantes contrastent avec l'océan. De nombreux parcs à huitres jonchent les abords des îles. Il y a quelques nuages de vent dans le ciel et des bâteaux de pêche et de plaisance dans la mer. Le temps est idéal ! Pas de vent sur notre point de vue, le soleil est présent mais ne gâche pas nos photos. Nous restons environ 45min sur les lieux. Il y a plusieurs points de vue sur l'observatoire, et nous avons patienter pour pouvoir nous prendre en photo en posant l'appareil sur un rocher, avec le retardateur. Ca change des portraits à bout de bras !
Puis nous décidons de rejoindre le sommet de l'île. La montagne étant composée de plusieurs petits pics, notre ascension se fera en plusieurs étapes. Dans un premier temps, nous devons rejoindre le Misenhondo Hall. Pour cela, nous empruntons un chemin qui nous fait descendre... Bizarre pour remonter ! D'autant que la descente est quand même assez forte. Quelques minutes plus tard, nous commençons à remonter le flanc. Un chemin en lacet, assez large de deux personnes, et qui se termine par des marches pour qu'il soit praticable pour les moins endurants. PFiou ! Cela nous a pris quand même une vingtaine de minutes ! Arrivés au premier palier, nous avons les jambes bien chaudes et nous nous trouvons un coin à l'ombre pour se poser quelques minutes, boire un coup d'eau et s'essuyer le visage. Puis un panneau nous indique, en face, le sommet du mont Misen, à 535m d'altitude. Oh, des marches, encore ! Et c'est reparti pour une dizaine de minute de montée de marche. En fait, celà ne nous prendra que 6min, ouf !
Et là, une foule nous attendait ! Le chemin était à peine suffisamment large pour une personne, des mômes qui se faufilent entre les jambes des gens, d'autres qui sont assis sur les rochers, les pieds dans le vide, en train de déguster un bentô. Des adolescents escaladent les grosses roches pour arriver au sommet réel du mont, et prennent des poses rigolotes pour le photographe d'en dessous. C'est donc là que les gens qui prenaient le téléphérique se sont donnés rendez-vous ! Nous décidons de ne pas nous éterniser ici, d'autant que nous apercevons un autre point de vue un peu plus loin. Nous quittons donc l'endroit vers 12h. Au loin, nous entendons un haut parleur dire qu'il y a des nuages qui se rapprochent et qu'il est conseillé de redescendre. Nous avons beau regarder autour de nous, les nuages restent très fins.
La descente puis la montée se font sans trop de peine, les muscles sont désormais habitués. Aucun panorama n'est aussi beau que le tout premier que nous avons fait. Nous ne regrettons pas du tout d'y être resté aussi longtemps ! Nous décidons de prendre le chemin qui nous amène en bas de l'île, mais directement dans un parc que nous n'avons pas fait la veille : Omoto Park. Il est juste à côté de l'aquarium. La descente est estimée à 1h50 depuis le pic. Cela nous ferait arriver pour 14h en bas, ce qui nous permettrait de grignoter un petit truc sans se couper la faim pour le repas du soir au Ryokan. De plus, nous ne ressentons pour l'instant pas du tout la faim. Donc on prend le chemin le plus long ! Après tout, nous ne ferons pas ça tous les jours ! Il faut en profiter.
Dans un premier temps, la descente commence... par une montée. Nous nous demandons même si nous avons pris le bon chemin car durant une vingtaine de minutes, nous ne faisons que... monter ! Mais finalement, la descente commence pour ne se finir que dans le parc. Nous n'avons croisé que peu de promeneurs mais, sur cette partie, ils disent bonjour (Konichiwa) quand nous les croisons ! Le chemin est assez large car nous descendons main dans la main, nous aidant parfois car les marches sont de hauteurs variables. Quand il n'y a pas de marches, généralement le chemin se resserre et un part d'escalade est nécessaire, mais toujours en descente. Nos quadriceps chauffent bien là ! Nous sommes contents d'avoir pris nos grosses chaussures de marche ! Ca aggripe très bien et du coup, c'est d'un bon pas que nous avançons. Au final, nous avons rejoins le parc vers 13h40, quand même pas mal essoufflés et à la recherche d'un siège pour se poser quelques instants. Je ne pensais pas que des marches en pierre pouvaient fatiguer à ce point ! Le sport en salle paye : Mimi ne semble pas trop fatiguée. Du coup, elle se fait une séance photo sur quelques momijis au bord d'un ruisseau aménagé. Au passage, nous tapons la causette à deux asiates qui nous demandent d'où nous sommes, la durée de notre séjour, en anglais. C'est sympa de pouvoir papoter de tout et de rien avec des inconnus !
Arrivés à la limite du parc, Emilie découvre un cerf avec ses bois ! Le premier que nous voyons, et, nous avons de la chance, celui-ci est docile. De plus, il n'y a pas 15 péquins (de Pékin ?) dessus ! La scéance photo terminée, nous laissons la star du moment derrière nous et nous dirigeons vers la rue commerçante pour aller manger, si c'est encore ouvert, dans un restaurant que nous avions repéré hier. Il proposait une assiette de coques !
Outch, il y a une foule monstrueuse ! Nous sommes samedi... C'est au coude à coude que nous nous frayons un chemin. Nous faisons une halte à la parapharmacie pour prendre de l'ibuprofène car j'ai mal au crâne. La dame ne parlait pas anglais du tout, mais avec des gestes, j'ai pu décrire le mal qui me rongeait ! Et d'un mot, nous nous sommes compris : "Ibupofène". YES ! Ma boite en poche, nous sommes sortis regagner la foule de badauds. Avant l'arrivée au restaurant, j'ouvre ma boite de cachet et je tombe sur des pilules à la Matrix, ni bleues, ni rouges, mais vertes ! Soit... il y a écrit sur la boite que c'est de l'ibuprofène, tant pis, j'absorbe la substance. Vu tous les trucs bizarres qu'on a mangé à ce jour, je ne suis plus à ça prêt...
Puis nous arrivons devant le restaurant après l'avoir un peu cherché. Nous photographions les plats qui nous intéressent qui sont exposés dans la vitrine, cela facilite le dialogue. Il y a 15 min d'attente environ avant de pouvoir rentrer manger. Les coques étant en rupture de stock, nous nous rabattons sur un plat de sashimi (saumon, dorade, poulpe, et surement oursin ou étoile de mer), une petite salade de choses un peu sucrées (probablement des algues marinées à la soy Sauce sucrée), du riz, de la soupe miso et une assiette de "choses" jaune (gingembre) et rose bonbon (radis).
Il est 15h00 quand nous regagnons les quais. Nous sommes sur la digestion donc pas l'envie de faire grand chose, donc on décide de flâner un peu. Au passage, on tombe sur un artisan proposant des petites patisseries à la crème patissière qui sont cuites dans un moule en fonte. Elle doit en faire 10 à la minute et c'est donc chaud que nous les dégustons. Cela nous fait un dessert/4h parfait. Nous nous sommes assis le long de la balade, sur les murettes en pierre pour les déguster. Nous avons pu admirer la mer, mais également les biches qui poursuivaient les touristes. Pleins de gens grignotent donc c'est le grand festin pour elles ! Une vingtaine de minutes plus tard, nous nous sommes dirigés vers le grand tori, pour nous balader, et nous avons croisé des vendeurs de costumes, déguisés en samourais et ninja, qui proposaient de prendre des clichés avec eux. Après avoir regardé une vingtaine de minutes les gens se faire prendre en photo, nous avons joué le jeu à notre tour. C'était marrant.
Puis nous nous sommes concertés et sommes partis en quête d'un pousse-pousse. Par chance, nous en avons trouvé un qui était en pause. Nous l'avons laissé finir de manger et l'avons abordé pour savoir s'il était possible de nous balader. Il a appelé son boss car le point de départ n'était pas celui officiel. Mais bon, comme nous connaissions déjà le bas de l'île, un départ depuis les quais ne nous intéressait pas forcément. Du coup, nous avons donc profité de ce moyen de transport original durant environ 10 min. Il nous a même photographié ce qui faisait parti de la balade. Nous avons emprunté la rue parallèle à la grosse rue commerçante. Elle était beaucoup moins passante et en plus, nous ne la connaissions pas. C'était bien sympa. Arrivés au quai, nous avons payé notre dû et avons réclamé notre photo du chauffeur. Il est alors 16h20.
Rentrés à notre point de départ, et vu que c'est notre dernier jour, nous décidons de profiter de notre temps restant. Nous nous installons en retrait de la promenade du quai, sur un prolongement le long de la mer, toujours sur la murette en pierre. Nous avons un point de vue magnifique du soleil se couchant sur les îles proches. Le temps s'arrête pour nous quelques minutes. Le ciel s'embrase et les nuages au loin s'obcurcissent. Puis le soleil disparait. Nous constatons alors que le soleil se couche tard ici : 16h45. Nous restons encore une dizaine de minutes puis nous décidons de poursuivre la route vers le grand Tori, et de profiter de la ballade crépusculaire. Quelques biches se laissent approcher au passage, ce qui nous permet de refaire quelques photos supplémentaires des bêtes. Puis les lanternes de Miyajima s'illuminent. Nous trouvons un poteau proche de la plage pour poser l'appareil et, à retardement, nous prendre tous les deux, avec le grand tori en fond. Celui-ci est d'ailleurs éclairé.
Les photos de prénombre sont difficiles sans trépied. Nous essayons de faire un effet de multiplicité des lanternes, mais cela ne donne rien, c'est tout flou. Fort heureusement, nous arrivons à prendre de magnifiques clichés en nous appuyant sur les lanternes, le sol ou les marches à notre disposition. Note pour plus tard : prendre le trépied la prochaine fois ! Il est 18h quand nous décidons de quitter notre rêve et de retourner vers le Ryokan.
Nous montons dans notre chambre après avoir raconté brièvement notre promenade à Okasan et lui avoir montré nos quelques photos "by night". Elle nous révèle que c'est son endroit préféré. Nous redescendons rapidement car le repas est servi. Ce soir, nous dégustons de la viande rouge en entrée (rahhhh viande !!! enfin !), servie dans un lit de crudités. Nous demandons un saké chaud pour gouter ce que ça donne. Ensuite, nous est servi une assiette de sashimi transparents, d'un poisson local. Puis une petite verrine remplie d'un oeuf battu, coupé avec un peu de lait, avec au fond un morceau de poisson ressemblant à du cabillaud, et une mini pomme de terre. A la texture et l'aspect, c'est une patate, cependant, il y a un arrière goût qui nous fait plutôt penser à un fruit ou un arachide. Quelques champignons viennent assaisonner cette petite verrine. Puis vient la spécialité du chef : un morceau de poisson en papillote, cuit avec de la sauce soja sucrée, puis caramélisé et placé dans la papillote en papier. Le tout est fermé d'une épine de pin tranchée en longeur. Puis nous goutons à des sushis, une soupe miso, un autre plat dont j'ai oublié la consistance, et enfin, une boule de glace vanille !
Repus, et fatigués, nous sommes remontés dans notre chambre pour profiter d'une bonne douche qui finalement s'est transformée en bain aux huiles essentielles et miel, puisque nous avions une micro baignoire à disposition. Après la randonnée, ce bain a fait énormément de bien et nous a évité des courbatures. Après que chacun ait fini, nous avons fait les pitres dans les Yukatas du Ryokan, avant de nous endormir.
Mdr! Je vous imagine trop en train de faire les pitres en Yukata! XD
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